C’est un coup de tonnerre qui vient de claquer dans le ciel de la Dordogne… et au-delà, tant le refus du Département de la Dordogne de détruire le chantier entamé de la déviation de Beynac était exemplaire en matière de mépris de la justice. Son président renonce enfin à son projet de contournement de la petite cité médiévale. Toutefois…
Le président du Département de la Dordogne Germinal Peiro jette enfin l’éponge.
Après avoir refusé obstinément de déconstruire le chantier de la déviation de Beynac, projet d’infrastructure routière qui a été définitivement annulé par la justice, l’élu a en effet annoncé vendredi 13 janvier qu’il renonçait à le terminer.
C’est que le préfet Jean-Sébastien Lamontagne a refusé la version remaniée qu’il lui avait soumise le 1er décembre 2022, remaniement en lequel Germinal Peiro avait fondé ses derniers espoirs, espérant toujours enjamber la chose irrévocablement jugée.
Ainsi, pour la quatrième fois depuis 1989, l’État a dit non à ce projet de contournement routier qui menaçait les paysages de la Vallée de la Dordogne.
Les opposants à ce projet de contournement routier, qui ont lutté trente ans durant, ont su empêcher la réalisation de la déviation de Beynac.
Il reste toutefois une moitié du chemin à parcourir pour que la victoire soit totale.
En effet, en faisant machine arrière, le président du Département de la Dordogne reste soucieux de faire croire le contraire. Si, de « déviation », il ne parle plus, voilà qu’il entendrait tendre un pont entre les deux rives de la Dordogne. Un « nouveau projet » qui sera soumis au préfet Lamontagne à la mi-février prochain.
À la place d’une déviation, un seul pont, celui du Pech. Visible depuis Beynac, encombré de trafic routier, et tant pis pour la cité, et encore tant pis encore pour le château de Fayrac. À ses pieds, le Pech serait cerné de canoës.
Un pont au lieu de deux, bon prince, Germinal Peiro entendrait que le projet de déviation de Beynac refusé par l’État puisse, en le coupant en deux, devenir un projet admissible. Qu’il suffirait de conserver une moitié d’une déviation annulée irrévocablement par la justice pour qu’elle ressuscite. Laissant accroire au passage que celle-ci s’est prononcée en calculant ses mensurations, chaîne d’arpenteur en main.
En outre, le projet prétendument « neuf » a en réalité déjà été évoqué… en 2018. C’était alors le député LREM Jacqueline Dubois qui l’avait évoqué, le présentant comme une option médiane entre les positions totalement divergentes du Département et des opposants au projet. Germinal Peiro sait qu’on s’en souvient. En revanche, il n’est pas exclu qu’il ait intérêt à raviver ce souvenir, qu’il ait intérêt à laisser accroire que somme toute, la majorité Renaissance soutient bel et bien ce « nouveau » scénario.
Qui peut se résumer à tendre un pont au lieu de deux.
Mais… pour quoi faire ? Sinon « un pont trop loin » ?
Est-ce un canular? Cette info n’est reprise nulle part (à ma connaissance) et ça semble totalement ubuesque. Faire traverser les camions pour les envoyer où ? par quelle petite route? par les Milandes? par Castelnaud ? C’est difficile à croire.
Merci de nous en dire plus.