Département de la Dordogne : l’insoutenable légèreté du vice-président Benoît Secrestat

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déviation Beynac

Si jamais le président du Département de la Dordogne continuait à refuser d’appliquer une décision de justice définitive, en persistant à laisser les piles d’un pont inachevé au beau milieu du lit de la rivière, la collectivité devrait s’acquitter de 3 000 € par jour. Heureusement, son vice-président Benoît Secrestat (attractivité économique, emploi) juge le montant de cette astreinte « minime ». Les contribuables périgourdins apprécieront.

Sacré Benoît Secrestat. À TF1 qui revenait sur l’histoire de feu la déviation de Beynac, le 1er novembre dernier, l’élu PS, qui est, au Département de la Dordogne, vice-président en charge de l’attractivité économique et de l’emploi, a donné son avis sur l’hypothèse de l’application d’une nouvelle condamnation de la collectivité, dans cette pénible affaire.

Pour rappel, emmené par son président PS Germinal Peiro, le Département s’obstine à refuser de démonter le chantier de la déviation de Beynac, entamé à dessein à la hâte, projet d’infrastructure illégal, définitivement stoppé par le Conseil d’Etat. Mépris tel que la justice a prononcé une nouvelle décision : s’il venait à l’idée de la collectivité de persister à s’exonérer de l’obligation qui lui est faite, elle serait contrainte de régler une astreinte de 3 000 € par jour.

« Si on devait pendant quelques mois payer une astreinte, par rapport aux sommes déjà engagées, cette astreinte est minime donc il faut que nous continuions pour mettre toutes les chances de notre côté ». Voilà le point-de-vue de Benoît Secrestat. Le coût du fiasco de la déviation de Beynac se compte en dizaines de millions d’euros. Une facture dont les contribuables périgourdins n’ont pas fini de venir à bout. Aussi, selon le vice-président du Département, « quelques mois à 3 000 € » de plus -soit quelques fois 90 000 € (au bas mot)- ce n’est vraiment pas la mer à boire. Et tant pis si la potion servie aux Périgourdins a chaque jour davantage le goût de la ciguë.

La légèreté avec laquelle Benoît Secrestat apprécie la dépense de l’argent public est une curiosité. Les citoyens périgourdins ont été heureux d’apprendre en quelle considération il tenait leurs budgets, qu’il est donc tout disposé à ventiler. Au nom d’une conviction radicalement opposée à la raison par-dessus le marché : sur ce projet de contournement routier, la justice a tout dit, il est absolument impossible d’y revenir depuis fin juin 2020.

Oui, faut-il le répéter, il est absolument impossible de ressusciter le projet de déviation de Beynac, jugé illégal. L’ultime tentative de refaire l’histoire a échoué jeudi 3 novembre, vers 23h, dans l’enceinte du sénat. Ainsi, de possibilité de prévoir une disposition concernant… les infrastructures routières dans le projet de loi relatif à l’accélération des énergies renouvelables, il n’y a plus non plus : la manœuvre n’a pas échappé aux sénateurs. Avec le soutien du ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, ceux-ci l’ont débarrassé d’un article incongru, paraissant fait sur-mesure pour le président du Département de la Dordogne Germinal Peiro. Même une de ses fidèles, l’élue périgourdine PCF Marie-Claude Varaillas, n’a pas osé se prononcer en faveur de cet article « déviation de Beynac ».

Le gouvernement a lâché Germinal Peiro -au vu et au su de tout le monde, à la manière d’un communiqué ; et dans son fief de Dordogne, son équipe se fissure.

Au passage, l’ancien ennemi Olivier Faure, à qui le président du Département doit les piteux scores de ses candidats anti-NUPES aux dernières législatives, en sera pour ses frais. Tentant de recoller les morceaux de leur parti commun, son patron avait assuré Germinal Peiro de son soutien à un projet qui, quoiqu’il n’existe plus, reste indiciblement dispendieux. Or, ses afficionados , rompus à retweeter et liker ses posts, ont, fait rarissime, paru cette fois ignorer l’annonce de leur chef de file, ils ont feint de la manquer.

twitter olivier faure

3 Commentaires

  1. Les contribuables perigourdins se sont endormis sur les bons mots reveurs du president de la ‘dordogne’. Ils ferment les yeux sur son gaspillage financier honteux. Ils refusent la vérité en face: chantier avance à 27/100, depassement des montants à plusieurs millions et maintenant une amende….tout ça pour un projet illégal à la base… le peuple se tait…. C’est peu dire de l’honneur d’etre perigourdin au service d’un homme…..

  2. très bien il faut que ma vérité soit dévoilée et faire en sorte que cela continue. pour ma part, je trouve que c’est de l’irresponsabilité que de tenir des propos de la sorte
    messieurs les maires ouvrez les yeux et réfléchissez plutôt que vous mettre à genoux

  3. Je n’arrive toujours pas a comprendre que ce Germinal Peiro soit toujours en poste, Il y’a longtemps qu’il aurait du être écarté, mis sur la touche…
    C’est aberrant de le voir encore faire sa propagande pour la déviation de Beynac dans les journaux et ailleurs, alors que les tribunaux ont rendu leur verdict.

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