
Le tribunal administratif de Bordeaux a suivi les conclusions du rapporteur public, qui, le 19 novembre 2020, l’invitait à annuler l’élection d’une co-listière du maire PCF Jacques Auzou, qui avait conduit la liste Ensemble pour Boulazac Isle Manoire aux municipales 2020. Ce jeudi 10 décembre 2020, le tribunal a donc donné raison aux six élus* issus de la liste d’opposition Vivons Boulazac Isle Manoire, que le PS Jérémy Pierre-Nadal avait emmenée au scrutin, en jugeant que Fanny Castaignède était inéligible, car elle exerçait déjà une fonction influente au Grand Périgueux incompatible avec sa candidature. Au conseil municipal, Fanny Castaignède était devenue adjointe en charge de la démocratie participative, la citoyenneté, l’administration générale des communes déléguées et la vie locale. Cette décision est un revers pour Jacques Auzou, à la fois maire de Boulazac-Isle-Manoire et président du Grand Périgueux. Y compris dans la forme, puisque les requérants se sont passés des services d’un avocat, contrairement à la partie adverse. Jacques Auzou a un mois pour décider de faire appel de cette décision rendue.
Dans la symbolique, la décision rendue ce jeudi 10 décembre 2020 par le tribunal administratif de Bordeaux signe la victoire du pot de terre contre le pot de fer. L’annulation de l’élection de la co-listière de Jacques Auzou Fanny Castaignède, qui figurait en 9e place sur la liste Ensemble pour Boulazac Isle Manoire aux municipales 2020, est en effet prononcée.
Les six élus requérants* issus de la liste PS Vivons Boulazac Isle Manoire avaient dénoncé la fonction de chargé d’évaluation et de contrôle des associations et organismes extérieurs que celle-ci occupait déjà que celle-ci occupait « déjà » au Grand Périgueux lors de la campagne… et continue d’occuper.
Le tribunal administratif a aussi spécifié que c’était Pascal Furelaud qui devait remplacer Fanny Castaignède au conseil municipal.
Les arguments que les deux parties avaient fait valoir sont consultables ICI.
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Pour rappel, initialement, les requérants sollicitaient aussi l’annulation des élections municipales de Boulazac-Isle-Manoire, avant de renoncer à ce morceau de leur requête, en juin 2020. En effet, ils se plaignaient de l’ « avantage direct » d’une personne morale dont Jacques Auzou aurait bénéficié pendant la campagne électorale des municipales 2020, précisant que c’est « totalement prohibé » (trois entités étaient citées)… avant de renoncer à ce morceau-là de leur recours, sans qu’une explication officielle n’a jamais été donnée.
« Nul n’est au-dessus des lois ! »
Dans un communiqué intitulé « Nul n’est au-dessus des lois ! », le groupe d’opposition Vivons Boulazac-Isle-Manoire comprend que les requérants ont vu « leur démarche qui visait avant tout à mettre fin à un mélange des rôles susceptibles de conduire à conflits d’intérêts » était bien-fondée. Et d’ajouter qu’ils « ont eu raison de persister » en s’attachant à invoquer le droit et seulement le droit, « malgré des attaques injustifiées » à leur encontre. Avant d’asséner que l’entière responsabilité de la décision rendue par la justice administrative incombe à Jacques Auzou. Ils invitent en outre le président du Grand Périgueux à « clarifier » la situation de l’employée Fanny Castaignède vis-à-vis de l’assemblée communautaire, au regard de la distorsion qu’ils soulignent entre ses déclarations et la réalité de sa situation professionnelle.