
Le conseiller régional LR Nathalie Fontaliran veut aborder le scrutin des régionales en prenant les choses dans l’ordre et définit les priorités qui méritent à ses yeux d’y entrer. Elle rappelle ainsi de quel mandat on parle, puis précise qu’on ne brigue pas un siège à l’assemblée plénière au seul motif d’être dans la place : sur le territoire, les acteurs économiques sont fondés à attendre un soutien concret, et le leur apporter ne s’improvise pas. Oui, c’est vrai que, parce qu’elle a « fait le job » pendant 5 ans, Nathalie Fontaliran, par ailleurs élue d’opposition à Montignac, aimerait emmener la liste de la droite en Dordogne, mais chaque chose en son temps… sachant qu’en outre, l’heure de l’élection pourrait être retardée.
« Les citoyens veulent des élus qui ont aussi du temps pour le territoire ». Si Nathalie Fontaliran participe assidûment au débat politique à l’assemblée de la Nouvelle-Aquitaine, elle tient à souligner que le mandat de conseiller régional comporte un autre volet : l’action sur le terrain. « « Être à la Région, ce n’est pas une position acquise, c’est une position active ». Si, à l’assemblée plénière, elle défend les positions de sa famille LR, en Dordogne, elle est « le conseiller régional de tout le monde ». En étant « active sur Facebook », elle se rend « très accessible » et les entreprises la contactent aisément. Ainsi, pendant le confinement, sachant que, par-dessus le marché, « les dispositifs régionaux sont incompréhensibles, trop complexes » -un « reproche » qu’elle adresse au président Alain Rousset– Nathalie Fontaliran peut se targuer « d’en avoir sauvé quelques-unes, après avoir monté leurs dossiers ». Ce sont ces résultats concrets en terre périgourdine qui font son mandat, le titre seul n’est rien. « Conseiller régional, ce n’est pas un simple trophée ». Tout dépendrait en réalité des tempéraments… « Il y a les gens qui ont envie de travailler et ceux qui ont juste envie d’être élus. Mais on ne peut plus se permettre de faire de la politique pour placer ses gens ».
Toujours pendant le confinement d’ailleurs, elle a écrit au maire de Montignac Laurent Mathieu pour lui faire savoir qu’elle pouvait servir d’interface entre la Région et les entreprises locales. « Je me suis fait envoyer bouler ». La compétition des municipales 2020 peut-elle avoir laissé des traces… chez son vainqueur ? Nathalie Fontaliran ne répond pas, la question ne l’intéresse pas.
« Quand je dis les choses, je les fais ; sinon, je mets en avant mes réserves »
« Il faut calmer le jeu ». Nathalie Fontaliran se demande comment on peut rester perpétuellement dans l’affrontement, déjà parce que c’est usant. Alors même que l’on ignore si les régionales auront bien lieu en 2021… « Et est-ce que la question de savoir qui sera tête de liste est la préoccupation des Périgourdins ? ». Dans son idée, « c’est plutôt comment on peut apporter un soutien à la sphère économique et sociale » qui est la question qui les mobilise. « Les entreprises locales n’ont pas les moyens de monter les dossiers -ni au plan financier, ni au plan de l’ingénierie ». Or, comme Antoine Audi, Nathalie Fontaliran juge que la Région est l’échelon qui a la vraie « puissance de feu », avec notamment la pleine compétence économique. Reste qu’il faut que le conseiller régional, surtout s’il est sur un territoire rural, « se bagarre » pour rapatrier des moyens, qui vont beaucoup plus spontanément aux métropoles, qui plus est dans la plus grande région de France. Et s’interdire de raconter des carabistouilles à ceux qui attendent de l’aide. Leur dire « la vérité » est un prérequis aux yeux de la Montignacoise. « Quand je dis les choses, je les fais ; sinon, je mets en avant mes réserves ».
« J’ai interpellé Alain Rousset à propos de l’abattoir de Ribérac. Une aide de 250 000 € de la Région n’est jamais arrivée »
« J’ai interpellé jeudi (15 octobre) le président Alain Rousset sur la situation alarmante de l’abattoir de Ribérac. Il n’y a pas de « petite entreprise » qui vaille : derrière le seul site, il y a des emplois induits ». Nathalie Fontaliran détaille son intervention dans un post Facebook du 16 octobre. L’élue périgourdine juge utile de rappeler que la collectivité avait « accordé une aide à la restructuration de 250 000 € en 2018 »… et que cette somme n’a jamais décollé de Bordeaux. À l’heure à laquelle le maire Ribérac Nicolas Platon prévoit de « proposer au conseil d’administration » -et il y en a un de programmé lundi prochain 19 octobre- « la mise en redressement judiciaire de l’abattoir »… Sachant que, pour peu que la perspective de la campagne garde une place dans toutes les têtes, « Alain Rousset pourrait s’en occuper, ça lui rapportera des voix ». Bref, si verrous il y avait encore malgré les engagements pris, ils ont en plus l’opportunité de sauter.
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« À la Région, les LR ne sont pas dans l’opposition permanente, ils sont constructifs »
« À la Région, chez les LR, on n’est pas dans l’opposition permanente. On est constructifs ». Nathalie Fontaliran « tient aussi à dire quand elle apprécie le travail accompli par la Région -c’est le cas des lycées, y compris pendant le confinement lorsqu’il a fallu résoudre le bug dû au trop grand nombre de connexions ». L’élue de la Dordogne, qui a voté pour Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle pour barrer la route au Front national (FN) -devenu depuis Rassemblement national (RN)- qui « joue sur les peurs », dénonce a contrario le bâchage continuel auxquels se livrent ses élus à l’assemblée plénière. Ils sont « très organisés », ne sont « pas très nombreux », mais ils se font beaucoup entendre à Bordeaux… quand, sur le terrain, elle constate proprement l’inverse. « Les élus RN vont explorer tous les coins et recoins de milliers de pages de délibérations, où ils trouvent toujours matière à s’opposer. Ils peuvent par exemple aller trouver le cas d’une association qui, il y a quelques années, a fait dans la théorie du genre… ». Leur ligne de conduite se résume à dire non. Ce systématisme ne les oblige manifestement pas à argumenter, pointe l’élue périgourdine -« c’est non… et ça s’arrête là »- à l’exemple du débat autour de la ligne ferroviaire Pau-Canfranc. « Les LR sont aussi contre ce projet, mais ils expliquent pourquoi : ils estiment que les crédits réservés peuvent aller à d’autres lignes ferroviaires ».
« Les LR auraient lié une alliance scandaleuse en Dordogne en soutenant Jean-Pierre Cubertafon ? Mais qu’ont fait les écologistes ? »
« Pour l’instant, nous, Les Républicains, on garde notre âme, on reste Les Républicains ». Voilà un message à l’adresse du maire de Bergerac Jonathan Prioleaud qui annonce déjà des noces, sachant qu’il commence par rétrograder d’office deux conseillers régionaux sortants, au nom d’un prétendu critère de légitimité qu’il se charge de définir. La méthode peut, sans surchauffe, laisser imaginer que le maire de Bergerac les exclurait comme un rien du casting. La clarté de son objectif de rassemblement échappe un petit peu à Nathalie Fontaliran… Par ailleurs, elle souligne qu’ « il faut arrêter de dire qu’on veut le rassemblement… il faut le faire ». Sans que la mémoire flanche. Ni concernant Bordeaux, où « Nicolas Florian a perdu, démontrant que l’alliance avec LREM n’a pas fonctionné ». Ni concernant la Dordogne. « Nous aurions, nous, LR, noué une alliance scandaleuse avec Jean-Pierre Cubertafon ? Mais qui parle de l’alliance de EELV avec les candidats de Germinal Peiro, sachant qu’il y a la déviation de Beynac ? ». Nathalie Fontaliran prolonge l’opération rafraîchissement de la mémoire. « Jonathan n’a pas claqué la porte de LR, il a été poussé dehors par LR », après avoir rejoint la liste de Daniel Guarrigue « en cours de route » aux municipales 2014. Voilà les faits remis à leur place. Maintenant, « pourquoi ne pas prévoir des colistiers de la société civile, autrement dit pas forcément étiquetés LR ? ». Mais ce qui semble essentiel à Nathalie Fontaliran, c’est de « savoir qu’il faudra s’investir à la Région, et que ce mandat exige de nombreux allers et retours ». À Bordeaux, mais aussi parfois à Poitiers –« c’est 8h de route pour 2h de réunion ». Mais, vous, Nathalie Fontaliran, à qui le travail sert de booster, avez-vous envie de conduire la liste de la droite en Dordogne ? « Un chef d’entreprise n’a pas besoin de savoir qui sera la tête de liste, ce n’est pas sa priorité ». D’accord, d’accord… mais admettons que vous soyez dans l’obligation de répondre… « Oui, j’aimerais être tête de liste en Dordogne, même si ce n’est pas ma priorité ». Antoine Audi a en tout cas fait une première déclaration qui va dans ce sens… « On a bien travaillé ensemble pendant 5 ans ». Et, s’il fallait choisir trois adjectifs pour le décrire ? « Intelligent, travailleur… et un peu candide -là, je pense au fait qu’il se soit fait lâcher ». Et s’il fallait répéter l’exercice pour Jonathan Prioleaud ? « C’est compliqué de trouver des adjectifs sans avoir de recul. Jonathan, c’est quelqu’un pour qui j’ai beaucoup d’affection ».
Si un rassemblement est indispensable il est toujours indispensable de mettre les personnes actives et gagnantes en tête. Attention au réplatrage des perdants si bons soient ils. Pour EELV et Beynac. On ne les a pas vu très actifs sauf pour montrer leur écharpe verte en public. L’exemple incroyable de leur intervention dans la coupe rase en forêt de la Double a la Jemaye montre combien l’accrochage au PS est plus important que toutes reste. Bref, ce n’est pas un exemple actif à suivre….
Mme Fontarilan déblatère, il n’y a eu aucune alliance d’EELV avec les « candidats de Germinal Peiro » (rappel le candidat PS élu au 1er tour aux Sénatoriales).
Quant au commentaire Deaubonne, des citoyens-militants d’EELV étaient là depuis le début (hors et sur ZAC) sans écharpe verte.
Invisible dans les actions juridiques, invisibles dans les rapports à Matignon, invisibles au Conseil d’état ! Et encore invisibles dans la forêt de la Double que le département est en train de massacrer. Il est vrai que le sapin de Bordeaux est plus médiatique…. et moins dangereux ! Quant aux finances n’en parlons pas. Pas un rond dans les actions en justice. La réalité est toujours dure à voir en face.