
Avec la publication du rapport définitif de la chambre régionale des comptes (CRC), qui porte sur la gestion de la ville de Ribérac sur la période 2013-2019, le nom de celui qui a été maire à partir de 2014 est dans toutes les têtes. Patrice Favard a bien voulu réagir, en livrant son analyse.
Le rapport de la chambre régionale des comptes sur les finances de la ville de Ribérac a été rendu public hier, jeudi 1eroctobre 2020. Son intégralité est ICI.
Dans ce rapport, l’état des finances de la Ville alarme les magistrats. La gestion de Patrice Favard, maire de Ribérac à partir de 2014, pourrait être encore plus contestée qu’elle ne l’était déjà pendant la campagne des municipales 2020, bien que le diagnostic de la CRC, qui était dans sa version provisoire, ait alors été officiellement inconnue.
« J’ai baissé les impôts et la situation financière ne s’est pas améliorée »
« Je me suis fait shooté parce que j’ai baissé les impôts et que la situation financière ne s’est pas améliorée ». Sans contester le constat de la CRC, Patrice Favard pointe un élément à côté duquel, en un rien de temps, on passerait. « La situation financière était catastrophique à mon arrivée en 2014 ». En clair, de l’acabit de celle dont « on ne se relève pas en quelques années ».
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« La baisse des dotations de l’État, ça a été plus de 1,5 M€ de recettes en moins pendant mon mandat »
Pendant la campagne des municipales 2020, le maire sortant candidat qui conduisait la liste Continuons ensemble pour Ribérac avait rappelé que les circonstances n’avaient pas aidé son équipe à faire face à cet existant en mille morceaux… La publication du rapport de la CRC l’invite à recommencer. « Pendant 3 ans, nous avons été amputés des dotations de l’État à un niveau jamais atteint ». Sur le mandat, explique-t-il, la Ville a dû compter sur un montant de recettes très en-deçà de celui sur lequel elle pouvait compter avant. Il a donc fallu faire avec « plus de 1,5 M€ de recettes en moins ».
« Ce n’était pas la Ville qui subventionnait l’abattoir ! »
« La CRC préconise de se séparer de l’abattoir, en disant que sa gestion devrait aller dans le giron de l’intercommunalité ou à des privés ». Patrice Favard indique que la Ville « devait équilibrer le budget annexe de l’abattoir par une subvention du budget principal, même si elle était plus faible qu’avant ». C’est donc juste logique, poursuit-il, que cette subvention ne figure pas dans les comptes de l’abattoir. « C’est une subvention d’équilibre ! Ce n’était pas la Ville qui subventionnait l’abattoir ! ». L’ancien premier magistrat précise que « l’abattoir ne versait pas de loyer ». En tout état de cause, « les décisions du conseil municipal d’alors étaient publiques ». Il note aussi que les difficultés du site « avaient commencé avant (son mandat) ». L’augmentation du tonnage, en 2016-2017, avait pourtant été un signe encourageant -la SEMOP avait été créée en juillet 2016. « Si les résultats restaient négatifs, c’était dans une moindre mesure ». Les « ennuis » se seraient de nouveau invités en 2018, avec la survenue d’un accident du travail. « Aujourd’hui, la part d’Arcadie à racheter s’élève à environ 28 000 €. Au regard du montant du budget de l’abattoir, c’est très peu ». En revanche, en effet, « si la Ville rachetait le site, elle redeviendrait majoritaire ».
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Le transfert des compétences à la CCPR reste « gênant »
« À lire les magistrats, la Ville n’a plus non plus vocation à gérer le cinéma (le Max Linder) ». Patrice Favard convient que s’il est « en léger déficit », il n’en reste pas moins que… « c’est vrai, il est en déficit ». Avant d’ajouter qu’ « envisager une nouvelle salle serait un investissement trop lourd pour la Ville ». L’ancien maire retient que que Ribérac « a d’énormes charges de centralité » -parmi celles-ci, il y a aussi, au passage, celles liées au forum culturel ou à la médiathèque. « Si les élus de l’intercommunalité (ici, c’est la communauté de communes du Pays ribéracois) étaient directement élus par les électeurs, le transfert de compétences me gênerait moins ». Mais ce n’est pas le cas…