
À Ribérac, l’élu d’opposition Philippe Chotard signe un post Facebook dans lequel il confirme que le dossier brûlant de l’abattoir est au point mort. Avant de révéler que le rapport de la chambre régionale des comptes sur la gestion locale, dont le contenu supposé critique a plané sur toute la campagne, a été adressé à la Ville il y a environ un mois. Un document « accablant », qui aurait selon lui mérité « une diffusion sans délai ». Au total, celui qui a emmené la liste Agir pour Ribérac aux municipales 2020 s’alarme des « méthodes » de l’équipe municipale de Nicolas Platon, qui rendent le travail « difficile ».
Comme c’était prévu, le conseil d’administration de la société d’économie mixte à opération unique (SEMOP) de l’abattoir de Ribérac s’est réuni lundi 21 septembre 2020, et c’est Philippe Chotard, qui a emmené la liste Agir pour Ribérac aux municipales 2020 qui le confirme dans un post Facebook. Cette réunion, déjà trop tardive écrit-il, a rappelé, s’il le fallait encore, qu’il était… toujours urgent d’agir pour l’avenir du site. Mais, poursuit-il, il apparaît au contraire qu’il soit… urgent d’attendre. Il indique également que « les nouveaux conseillers municipaux ne pouvaient pas participer aux échanges » pendant ce CA.
Le dossier de l’abattoir en panne
« Trois mois se sont écoulés depuis les élections et aucune orientation n’a été prise sur ce dossier urgent ». Philippe Chotard confirme ainsi déjà ce que le nouveau directeur général de l’abattoir de Thiviers Olivier Aubert nous indiquait il y a 8 jours : « Je ne connais pas l’abattoir de Ribérac, ni son potentiel. Je ne l’ai pas encore vu. Il n’y a pas de projet sur ce site. Cet outil n’est pas dans le périmètre que l’on a repris ».
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Un déficit autour de 200 000 €, qui se creuse… en attendant
« Chaque mois qui passe -les commissaires aux comptes l’ont rappelé- creuse de près de 20 000 € le lourd déficit déjà constaté, qui s’élève aux alentours de 200.000 € ! ». Sachant, rappelle Philippe Chotard, que « les tonnages ont baissé de moitié avec le départ d’Arcadie ». Sauf qu’il est donc urgent d’attendre… Et de révéler le calendrier de cette patience imposée : remise d’un nouvel audit, rapport de la chambre régionale des comptes (CRC), réunion d’une assemblée générale… « dont ce n’est pas l’objet », le 12 octobre.
Penser l’avenir plus urgent que charger la barque de Patrice Favard
« On a le sentiment que le maire actuel s’intéresse plus au passé qu’à l’avenir ». C’est le sentiment dont un actionnaire privé a d’ailleurs fait part lundi, rapporte Philippe Chotard. Nicolas Platon serait plus préoccupé de « faire porter l’échec de la SEMOP » à son prédécesseur Patrice Favard, auquel, au passage, l’intention n’avait en effet pas échappé ces dernières semaines. Au passage, si l’ancien maire était absent le 21 septembre, ainsi que « les autres élus dont le mandat s’est achevé », c’est simplement qu’avec celui-ci, leur mandat à cette instance a aussi pris fin… et « c’est la loi ». Aussi, « des débats oiseux sur les lettres de démission qu’ils auraient à remettre » auraient pu être -opportunément, semble-t-il- « évités ».
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Qu’a fait l’équipe municipale ces trois derniers mois ?
« Au regard des chiffres, il est irresponsable de différer davantage les premières décisions à prendre ». Et nul besoin d’attendre ce qu’on va faire de la SEMOP, tant au plan de sa structure que de ses financements, poursuit Philippe Chotard. Avant de dresser le bilan de trois mois de véritable action de le nouvelle équipe municipale : zéro contact avec la région Nouvelle-Aquitaine, qui a suspendu 250 000 € d’avance remboursable ; pas plus de mention de « discussion positive avec le Département de la Dordogne ou avec la communauté de communes du Pays ribéracois (CCPR) », de sorte que la ville de Ribérac « continue seule d’endosser des charges qui la dépassent » ; ni non plus d’ « orientation donnée à la direction de l’abattoir pour tenter d’infléchir le cours des choses » ; ni même le moindre contact avec Aquitaine Viande Limousin-Périgord (AVLP), que la présence au capital… encore aujourd’hui surprend; ni encore de contact avec le repreneur de Thiviers, dont on a vu plus haut qu’au demeurant, il n’avait pas de projet pour l’abattoir de Ribérac. Le calcul semble égaler un immobilisme complet.
Un rapport de la chambre régionale des comptes bien gardé… alors qu’il est « accablant »
« Le rapport de la chambre régionale des comptes a été adressé à la commune… le 31 août dernier ». Cette information qui tombe… après le conseil d’administration, c’est le pompon pour Philippe Chotard, d’autant -il l’a découvert il y a deux jours- qu’ « il est accablant » -concernant l’abattoir précisément, et ce n’est pas l’élu qui l’écrit, les magistrats préconiseraient de s’en séparer, et recommanderaient que la CCPR ou des investisseurs privés le gèrent. Pourtant, l’exécutif de Nicolas Platon l’a gardé pour elle environ un mois. « Il sera difficile de travailler si les méthodes ne changent pas », conclut le chef de file de l’équipe Agir pour Ribérac.
La page Facebook de la liste Ribérac, l’avenir avec vous, qu’a conduite Nicolas Platon aux municipales 2020, n’a pas encore fait état de cette réunion du CA de la SEMOP de l’abattoir.