
Le zadiste Jérémy Kerdraon pourrait bien ne pas être jugé comme prévu vendredi 04 septembre 2020. Le procès du trentenaire qui, se juchant sur une grue du chantier de la déviation de Beynac pour sensibiliser l’opinion à ce qu’il estimait être un projet aberrant au plan environnemental avait bloqué les travaux, devrait en effet faire l’objet d’un renvoi : son avocat Me Guillaume Tumerelle n’a pas reçu les conclusions du Département de la Dordogne. De sorte qu’il n’a pas le temps d’y répondre dans le délai imparti…
« Je trouve absolument invraisemblable que le Département de la Dordogne maintienne son appel… malgré la relaxe définitive de mon client Jérémy Kerdraon, malgré l’annulation définitive du chantier de la déviation de Beynac… et donc l’absence de préjudice ! ». Voici deux premiers motifs à sidération pour Me Guillaume Tumerelle, qui assure la défense de Jérémy Kerdraon. En novembre 2018, ce trentenaire d’origine toulousaine s’était perché sur une grue du chantier de la déviation pour sensibiliser l’opinion à ce qu’il estimait être un projet aberrant pour l’environnement. Son action avait entraîné l’arrêt du chantier. Il avait dû répondre devant la justice de « violence ou voie de fait à l’exécution de travaux publics ou d’utilité publique ». Le second zadiste appelé à comparaître pour la même raison Arnold Tropée ne s’était pas présenté à l’audience.
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Troisième motif à sidération pour Me Guillaume Tumerelle
Reste que la collectivité a fait appel du jugement du tribunal correctionnel de Bergerac, qui avait, le 20 août 2019, prononcé la relaxe de son client. Cet appel porte sur les seuls intérêts civils puisque le parquet n’avait pas fait appel de la décision rendue. Mais il y a encore une troisième cause de sidération pour Me Tumerelle : le fait que, conjointement, le président du Département Germinal Peiro « appelle au blocage du chantier de démolition ». Autant de sidération à la fois pourrait se ressentir dans la plaidoirie de l’avocat du zadiste. Toutefois, dans l’immédiat, celui-ci s’apprête à demander le renvoi du jugement à l’audience du 04 septembre 2020 car il n’a pas reçu les conclusions du Département de la Dordogne et qu’il serait trop tard pour y répondre dans les temps. La collectivité s’est en effet contentée de lui faire savoir qu’elle maintenait son appel.