
Daniel Garrigue l’avait dit longtemps avant les élections municipales, auxquelles il n’était pas candidat à sa succession : l’alors maire de Bergerac ne manquait pas de projets pour après. Bref, la peur du vide lui était totalement étrangère. S’il évoquait d’abord la perspective de réactiver le club Les Français pour l’Europe qu’il a fondé, aujourd’hui, il indique, en première intention, vouloir « redevenir un militant ». Concentré sur la bataille des présidentielles 2022… et totalement indifférent au scrutin des sénatoriales qui approche.
« Tenter de contribuer à créer une alternative à Emmanuel Macron pour 2022 ». Voilà le premier volet de la feuille de route qu’en quittant l’hôtel de Ville de Bergerac, l’ancien maire Daniel Garrigue (qui ne s’est pas représenté en 2020) a arrêtée. Il « redevient militant ». Se passant de postures, il affiche ainsi sa détermination à servir la préparation du rendez-vous électoral majeur de la présidentielle, tout en envisageant sa participation avec modestie : il en sera, voilà ce qu’il faut retenir. Mais pour construire. L’heure est aux élections sénatoriales ? Daniel Garrigue « se moque éperdument » de ce scrutin-là. Opération rafraîchissement des mémoires : « j’ai soutenu la réforme du Sénat ».
Un club de réflexion sur l’Europe qui tombe à point nommé
« Je vais relancer l’association Les Français pour l’Europe ». Ce deuxième objectif, qu’il avait évoqué longtemps avant les municipales 2020, Daniel Garrigue le conserve… et ce n’est pas la crise sanitaire liée au nouveau coronavirus, dont on promet qu’elle aura des conséquences économiques cataclysmiques, susceptibles de générer de forts impacts politiques, qui pouvait l’en dissuader. « Prises de position, réflexion sur les enjeux européens », la réactivation de ce club des Français pour l’Europe tombe à point nommé. « Avec ce grand plan de relance en préparation, l’Europe va emprunter elle-même pour la première fois » (ce vendredi 17 juillet 2020, les discussions s’ouvrent pour rechercher un accord sur ce plan à 750 milliards d’euros, dont 250 de prêts… et elles devraient être âpres). Daniel Garrigue pointe l’évolution de la position allemande, fonde l’espoir que le Vieux Continent planche sur « une politique économique, à côté d’une politique monétaire ». Par ailleurs, il continue de penser que les pays des Balkans méritent un autre traitement que celui qui leur est réservé : leur fermer la porte de l’UE présente à ses yeux des risques notables. Pour l’Europe -car la Turquie, la Russie, la Chine qui même « voit déjà là le moyen d’y entrer », ne se privent pas de faire jouer leur influence ; pour ces pays des Balkans eux-mêmes qui, souvent, « n’ont aucune chance de s’en sortir sans l’Europe ». Et puis il y a encore un troisième établi sur lequel Daniel Garrigue va se pencher : « la question palestinienne ». Constater qu’ « aujourd’hui, les Palestiniens ont envie de réagir eux-mêmes » lui paraît le signe encourageant que le temps d’une « certaine passivité » a vécu.