
Des dépôts sauvages sur la commune de Ribérac font réagir des habitants, qui s’étonnent que le phénomène soit persistant et/ou récurrent, notamment près de l’ancienne gare. Le maire Patrice Favard, qui est candidat à un 2e mandat, assure que la commune procède à un nettoyage régulier des lieux salis car « c’est de la responsabilité de celle-ci ». Il ajoute que des « comités de nettoyage liés commune-communauté de communes » ont déjà été mis en oeuvre, quand les compétences des deux collectivités étaient concernées -le cas d’une voie quartier de l’ancienne gare. Pour Patrice Favard, la plaie des dépôts sauvages persiste car le sens civique manque. Il redoute d’ailleurs que la mise en place de la redevance incitative accentue le phénomène. Enfin, il explique pourquoi de vastes bâtiments restent en déshérence dans ce quartier… et un autre, ailleurs.
La présence de dépôts sauvages sur la commune de Ribérac s’est invitée dans la campagne des municipales et la perspective de la mise en place d’un nouveau mode de collecte, avec la redevance incitative, fait caisse de résonance. Cette plaie esthétique, sanitaire impacte particulièrement l’avenue de la gare, dont le paysage est de surcroît gâté par deux grands bâtiments en déshérence. Le maire Patrice Favard invoque, pour les dépôts sauvages, un « défaut de civisme » qui anéantirait les efforts de la commune, que la communauté de communes du Pays ribéracois (CCPR) a parfois renforcés. Il explique aussi pourquoi ces deux immeubles restent abandonnés. Pour rappel, Ribérac est de ces cités de la Dordogne à une encablure du second tour des municipales. Patrice Favard est candidat à sa succession, en conduisant la liste Continuons ensemble pour Ribérac face à Nicolas Platon, à la tête de la liste Ribérac, l’avenir avec vous et à Philippe Chotard, qui emmène la liste Agir pour Ribérac.
VOIR LA VIDÉO : Déchets : les dépôts sauvages perdurent à Ribérac
« Les déchets attirent les déchets »
« Moi, je considère que c’est à la commune de prendre en charge le problème des dépôts sauvages ». Pas question, pour le maire Patrice Favard, de nier l’évidence : des déchets, dont certains sont volumineux, jonchent les bas-côtés et les abords de voies, et l’exemple de l’avenue de l’ancienne gare est illustrant. Attention, prévient-il, ce n’est pas parce que celle-ci conduit à l’aire des gens du voyage qu’il « fait l’amalgame ». Et insiste. « Je ne dis pas que ce sont les gens du voyage (qui sont responsables) ». En revanche, la situation de cette aire a permis que « des équipes de nettoyage de la commune soient liées avec celles de la CCPR » – c’est l’intercommunalité qui est compétente pour ces aires. Surtout, « régulièrement », la Ville « procède à un nettoyage ». Mais pourquoi les déchets, dont des encombrants, reviennent-ils avec une régularité d’horloge ? « Les déchets attirent les déchets ». Patrice Favard indique que, « face au n’importe quoi », la Ville a fini par installer autour du mois de février des caméras de vidéosurveillance, dont « une ou deux à déclenchement automatique, en mesure de lire les plaques d’immatriculation », ce que le premier magistrat « n’avait normalement pas le droit (de faire) ». Les caméras ont été cassées, précise-t-il.

Sacs jaunes et calendrier : « le rappel à l’ordre a suffi »
« C’est contre l’incivilité, contre l’incivisme qu’il faut lutter ». Les dépôts sauvages, il y en a en outre « ailleurs » à Ribérac, souligne Patrice Favard. Et ce n’est pas dans les sacs noirs qu’on trouverait des indices permettant d’identifier leurs propriétaires, pointe-t-il. « C’est d’ailleurs un risque de la redevance incitative ». De plus, fouiller des sacs noirs a de quoi rebuter… « Sur les sacs jaunes, ça s’est vraiment calmé ». Le maire fait donc valoir un résultat positif. « En début de mandat, les gens ne respectaient pas du tout les jours de collecte ». Pourtant, il n’y a pas eu besoin de verbaliser, souligne-t-il. « Les policiers municipaux ouvraient les sacs jaunes (pour identifier leurs propriétaires) et le rappel à l’ordre a suffi ». En la matière, pas une feuille de papier à cigarette entre l’intercommunalité et le syndicat mixte de collecte et de traitement des ordures ménagères (SMCTOM), exit la politique, pour résumer.
« Il y a même des déchets qui ne viennent pas de Ribérac »
« Des panneaux ont été également implantés ». Pour rappeler que jeter ses déchets n’importe où est passible de sanction. Patrice Favard relève plutôt que la présence de dépôts sauvages varie selon les périodes. Et martèle : « les déchets attirent les déchets ». En tout état de cause, il observe qu’en jetant n’importe où ses déchets, encombrants compris, « ça évite des passages à la déchetterie », sachant qu’ « ils sont limités à 15 ; au-delà, on paie en plus ». Sans compter les déchets professionnels (bidons, pancartes…), qui, à chaque passage, égalent un paiement. Sachant qu’ « il y a même des déchets qui ne viennent pas de Ribérac ». On vient, dit Patrice Favard, de Gironde, mais aussi de Charente pour déverser ses détritus dans les alentours des voies de la cité.
« L’intégration de l’ancienne usine à gaz au programme des journées du patrimoine a été empêché pour des questions de sécurité »

« Je trouvais le bâtiment de l’ancienne usine à gaz intéressant. Quand le thème des journées du patrimoine a été Les friches industrielles en 2014, j’ai souhaité l’intégrer au programme… ». Mais l’intention n’a pas passé le cap de la réalisation. « Il y avait des questions de sécurité ». En l’état, le bâtiment est une verrue, « tout comme le silo » à l’entrée de la ville. « L’ancienne usine à gaz est sur le parcours de la déviation potentielle… ». Pour Patrice Favard, le plus urgent est d’attendre. D’ailleurs, il « attend de voir » aussi pour le square du rond-point à proximité : comment engager quoi que ce soit… dès l’instant que tout peut être remis en question. Pour ce qui concerne le silo, il indique que le Département a eu le permis de démolir. La collectivité « devait le raser en janvier ou février ». Il « ignore » pourquoi cela n’a pas été fait, -le confinement, c’était… après. « Ça ne peut pas être pour des raisons politiques… ». Avant de retenir que ce silo va, en tout cas, tomber. « En tout cas, ça sera fait ».
VOIR LA VIDÉO : À Ribérac (Dordogne), près de dépôts sauvages, un bâtiment en déshérence…

Et le bâtiment gris, bâtisse figée dans son abandon à deux pas des dépôts sauvages ? La potentielle déviation est encore en cause, selon Patrice Favard. Mais, cette fois, « ce bâtiment appartient au Département » -une acquisition qui daterait, se souvient-il, d’il y a « environ 3 ans ».