
Un incendie a anéanti 150 round ballers de foin et de paille au petit matin, samedi 1er février 2020, sur la commune de Monsaguel, près de Bergerac. Un coup rude pour l’exploitant… et un évènement fâcheux dans une petite zone rurale minée, depuis des années, par une ambiance délétère.
C’est au lieu-dit La Curette, sur la commune de Monsaguel, qu’un incendie a réduit à néant 150 round ballers de foin et de paille samedi 1er février 2020, au petit matin. Sinistre accidentel ? La mère de l’exploitant concerné Brigitte Bolze en doute, sachant qu’un climat détestable s’est installé dans les alentours, depuis de nombreuses années.
« Mon fils a tout perdu ». C’est un nouveau coup dur pour Brigitte Bolze, qui, redoutant que « des traces de pneus de voiture » dans le champ où les balles de paille et de foin étaient entreposées et « les deux départs de feu », soient les signes d’une malveillance, a déjà plusieurs fois attiré l’attention sur l’atmosphère toxique qui plane dans une zone rurale où elle est elle-même exploitante agricole. L’incendie s’est produit à deux pas de sa ferme. Dommage financier pour le fiston ? « 20 000 € ».
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Des aberrations sanitaires sur le secteur
Brigitte Bolze craint qu’ « on s’en prenne à son fils, après (elle) ». Celle-ci a en effet déjà fait état publiquement d’aberrations sanitaires dans son élevage (morts précoces parmi ses bêtes, malformations à la naissance, avortements…) qu’elle a consignées dans un registre, à partir du 1er avril 2015.
En décembre de la même année, y figurent des problèmes de santé, parfois très sérieux, affectant cette fois les habitants : « une douzaine » de ses voisins, dont elle.
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Le préfet Christophe Bay avait reconnu qu’il régnait un climat détestable
Ces méchantes coïncidences avaient semé un sacré trouble dans ce petit territoire rural où, « après avoir été alerté fin mars 2015 par six familles », le préfet Christophe Bay convenait sans détour, en juin suivant, du climat détestable qui régnait « depuis 2001 », en désignant qui en était à l’origine.
Le représentant de l’État affirmait aussi que, sur le même plan que des habitants de cette zone de campagne, les maires successifs de Monsaguel avaient été poursuivis en justice, sans avoir jamais été condamnés. Des militaires de la brigade de gendarmerie d’Issigeac, aussi. « Au 14 avril 2015 », précisait le préfet Bay, « 25 procédures judiciaires (étaient) engagées auprès du parquet de Bergerac ». Leur principal initiateur avait, au passage, lui-même comparu devant le tribunal correctionnel de Bergerac le 11 novembre 2005, suite à l’agression, le 11 avril précédent, de… Brigitte Bolze. Il avait été reconnu coupable.
Ce « comportement irascible et procédurier (…) ne laisse augurer aucune issue favorable malgré la volonté des élus et du voisinage. C’est pourquoi, pour éviter un quelconque dérapage, des patrouilles de la communauté de communes de Sigoulès sont programmées régulièrement dans le secteur concerné ». C’est que le préfet Bay déplorait que « les tentatives de médiation ou de négociation » aient échoué.
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Une « charte de bon voisinage » qui tombe à pic
Le 29 janvier 2020, à la réunion sur la charte de bon voisinage initiée par les syndicats agricoles et présentée par la chambre d’agriculture de la Dordogne qui s’est tenue Saint-Aubin-de-Cadelech, « le sujet (de l’inflation procédurière ici) a été abordé » : avec ses voisins, Brigitte Bolze veut toujours croire que la météo va s’apaiser.