
Quel est le coût de la démolition du chantier de la déviation de Beynac que la justice a imposée au Département de la Dordogne ? Pour la collectivité : 15,4 M € TTC contre… 4 M€ TTC pour les opposants.
Depuis 15 jours, via des posts Facebook quasi quotidiens, ceux-ci demandent au président du Département Germinal Peiro de justifier cet écart d’environ 11 M€. En vain pour le moment.
Le 09 janvier 2020, exaspérés d’entendre le président du Département de la Dordogne Germinal Peiro délivrer des informations qu’ils jugent « tronquées », les opposants à la déviation de Beynac « sortaient les chiffres qui ont convaincu la justice » de leur donner raison. En effet, le 10 décembre 2019, la cour administrative d’appel de Bordeaux a jugé que le Département devait procéder à la démolition du chantier du contournement. Parmi ces chiffres « décisifs », il y avait le coût estimé de la démolition par l’architecte Jean-Pierre Legros, au terme d’une étude détaillée. Pourtant, le Département a, le 10 janvier 2020, publié un appel d’offres faisant état d’une dépense de 15,4 M€ TT. Inévitablement, les opposants demandent à Germinal Peiro de justifier cet écart d’environ 11 M€.
Pluie de posts Facebook pour que le président Peiro réponde
Les opposants à la déviation de Beynac ne désarment pas. Si la justice a ordonné la démolition du chantier de la déviation, ils jugent que la victoire ne sera complète que lorsque le coût de celle-ci sera ramené à de « justes » proportions. Aussi, par la voix de l’association Sauvons la Vallée de la Dordogne (ASVD), ils ont, depuis 15 jours, entamé la publication d’une série de posts Facebook. Presque quotidiennement, ils demandent… et redemandent au président Peiro de fournir les preuves en somme de l’écart d’environ 11 M€ entre les estimations des deux parties.
VOIR LA VIDÉO : Démolition du chantier de Beynac : la main tendue des opposants à Germinal Peiro
Avec le temps, le ton des posts se durcit. Et ce ne sont pas « les 13 000 véhicules/ jour » à traverser la cité de Beynac avancés par Germinal Peiro face à la caméra de TF1, évaluation que les opposants contestent formellement également, qui pouvaient aller contre cette tendance. D’autant qu’aucune mention du calcul qu’ils ont, de leur côté, commandé à un cabinet spécialisé en comptage de trafic routier, n’a été faite dans le même temps -avec « 6 000 véhicules/jour », le résultat est différent. La composition de l’actionnariat de TF1 a au demeurant posé question aux opposants.
Au silence du président du Département, s’en ajoute un autre, qui ne laisse pas de surprendre les opposants. C’est celui du vice-président Jacques Auzou, qui, rappellent-ils encore, s’était engagé début octobre à « présenter un compte administratif » récapitulant l’ensemble des dépenses engagées par le Département dans la réalisation du chantier de Beynac, suspendu par la justice administrative le 09 avril 2019. Le champ de leurs interrogations se déplace donc : ce n’est plus seulement du coût de la démolition du chantier dont les opposants veulent le décryptage, mais celui du chantier lui-même, aussi.
1,5 M€ dépensés… pour quoi ?
Jeudi 30 janvier 2020, les opposants ont encore ajouté de la pression à la pression, en citant, dans leur post, une pièce du dossier fournie au Conseil d’Etat par le cabinet de conseils qui défend les intérêts de la collectivité, le 06 décembre 2018. Une pièce où est écrit, poursuivent-ils, que le paiement de plus d’1,5 M€ a été « certifié » et qu’il portait la mention « pont rail des Milandes ». Or, insistent-ils, les travaux se résumaient à « un trou d’un côté et une maison démolie de l’autre ». Ce qui les amène à reformuler leur question au président du Département, de manière plus abrupte : « Comment se fait-il que vous (ayez) signifié un engagement de fonds de 1,5 M€ dépensés alors que le chantier n’était pas réalisé ? ».
Ce n’est pas tout. Les opposants reviennent également sur le radier au niveau du passage sous voie SNCF « coulé » la veille de décision du Conseil d’État, soit le 27 décembre 2018. « Journée » qui a vu, décrivent-ils, « le personnel de la DDT mobilisé à 4h du matin, ainsi que 48 gendarmes, qui ont passé la nuit à garder la zone impactée et la journée à faire la circulation par sécurité ».
VOIR LA VIDÉO : Germinal Peiro : « Les opposants au projet de déviation sont des criminels »

« 84 000 € l’hectare ? Même avec quelques bâtiments… c’est beaucoup »
Pas de signe de lassitude dans la production de posts Facebook ce samedi 1er février 2020… C’est une autre ligne de dépense du chantier sur laquelle les opposants entendent que le président Peiro fournisse des explications. Il s’agit de celles des acquisitions foncières, pour plus d’1 M€. Non seulement ils s’étonnent que ce million ait été intégré au montant de la facture de l’ensemble des ouvrages, mais, au regard des 12 hectares qu’il concerne, ils jugent que le prix de l’hectare est plutôt salé. Après division simple, celui-ci dépasse en effet la somme de 84 000 €. Même en convenant que « quelques bâtiments ont dû être acquis au passage », ces hectares à 84 000 € l’unité restent, à leurs yeux, un sujet de stupéfaction.
Bonjour, je tiens à vous copier un de mes derniers commentaires laissés à Sud-ouest en réaction à l’article du 30 janvier suite aux voeux de Mr Germinal Peiro intitulé: »un appel à résister contre l’injustice et pour la déviation de Beynac » ».
« Oui Monsieur Peiro, nous résistons depuis maintenant plus de 3 ans contre votre acharnement à réaliser votre déviation. La justice nous a donné raison et vous devez maintenant démolir vos immondes piles de béton pour que notre Dordogne retrouve sa vraie splendeur . Je ne suis pas un chatelain Mr Peiro, je n’ai aucun intérêts personnels dans cette affaire, je suis né à sarlat il y a 60 ans . venant du périgord vert mon grand père s’était établi à Vitrac au début du 20 ème siècle et ma grand-mère était une fille Chambon (dont une rue à Sarlat a gardé le nom: rue des 3 frères Chambon- Au 19éme siècle c’était des notables et commerçants de sarlat. Votre obsession de « désenclavement » vous a conduit à ne plus écouter la voie du bon sens et a engagé contre vents et marées ce projet absurde, inutile et poklluant qui allait banaliser notre territoire. Vous n’avez JAMAIS voulu vous pencher sur le problème de circulation des poids lourds et sa réglementation car il allait contre le projet de déviation initié par votre père et vous n’avait JAMAIS voulu discuter avec des vrais contradicteurs Périgourdins. Quand vous avez furieusement attaqué la destruction des berges de notre Dordogne, j’ai compris votre capacité de nuisance et j’ai ressenti votre action comme un viol contre ma terre. »
Les voeux du président tournent au ridicule. Il faudrait que la justice soit à ses pieds. Il ne peut supporter que son projet soit rétorqué par illégalité… lui qui fut toujours sur » les rail de droit « . Ce coup là est un coup de trop. Nous ne supportons plus la justice unilatéral de l’elu . Alors…. on va continuer de donner les information publiquement…. ça va être Rock’n Roll.